Manières d’être vivant
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Distribution
avec Harrison Arevalo, Suzanne de Baecque, Maxime Le Gac-Olanié, Liza Alegria Ndikita, Makita Samba, Jenna Thiam
avec la collaboration artistique de
Baptiste Morizot, Éric Didry, Estelle Zhong Mengual
régie générale
André NeriLe texte est publié aux éditions Actes Sud, dans la collection « Mondes Sauvages ».
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production Compagnie Manger le soleil ; Théâtre National Populaire
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coproduction Les Ateliers Frappaz, centre national des arts de la rue et de l’espace public, Villeurbanne ; scène nationale du Grand Narbonne ; Centre national de la danse, Pantin (en cours)
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Biographies
Baptiste Morizot
Philosophe, écrivain et pisteur, il est maître de conférences à l’université d’Aix-en-Provence-Marseille. Il est l’auteur d’une œuvre qui invite avant tout à porter un autre regard sur le vivant. Sur la piste animale (Actes Sud, 2017) et Manières d’être vivant (Actes Sud, 2020) lui ont valu une reconnaissance internationale. Dans Raviver les braises du vivant (Actes Sud, 2020), il traite plus profondément de la démarche de l’Association de protection des animaux sauvages (Aspas) et de la création de « foyers de libre évolution ». Avec la photographe Andrea Olga Mantovani, il a co-signé S’enforester (Éditions d’une rive à l’autre, 2022), récit d’une immersion dans la forêt primaire de Białowieża, à cheval entre la Pologne et la Biélorussie. Pour découvrir sa pensée, ce texte est aussi accessible en ligne. En 2023 paraît L’Inexploré (Actes Sud).
Clara Hédouin
Tout commence en 2012, à la sortie de l’École du Studio-Théâtre d’Asnières. Clara Hédouin, qui achève parallèlement ses études à l’ENS de Lyon, sollicite huit acteurs de sa promotion, ainsi que son amie et bientôt complice à la mise en scène, Jade Herbulot, pour commencer l’adaptation des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, sous la forme d’une série théâtrale. De là, s’élance une aventure de plusieurs années qui va faire grandir le groupe (sept autres acteurs vont progressivement rejoindre l’équipe pour former des alternances, ainsi que Romain de Becdelièvre, qui accompagne le duo des metteuses en scènes à l’écriture). Six ans plus tard, cette adaptation devient une saga théâtrale de six spectacles, avec une nébuleuse de dix-sept acteurs qui tournent dans toutes sortes de lieux en France, hors les murs des théâtres : de ruines en châteaux, de friches en cités, de parkings en jardins. L’équipe investit ainsi des espaces aussi différents que le Château de Vincennes (avec le Festival Paris l’été), la ville de Saint-Denis et sa cathédrale (avec le Théâtre Gérard-Philipe, centre dramatique de Saint-denis), ou les immeubles de Villeurbanne (avec le TNP, centre dramatique national), etc. Avec insolence et humour, la bande détourne l’histoire des lieux qu’elle occupe autant qu’elle s’en empare, sans jamais rien céder sur le souffle épique du récit. Entre 2012 et 2018, Clara Hédouin écrit également une thèse sur le renouvellement de l’épopée dans le théâtre contemporain, et enseigne à l’Université Rennes 2 et Paris-Ouest-Nanterre. Elle interroge alors particulièrement le fait de jouer dehors, et l’occupation de l’espace public par le théâtre. À partir de 2020, Clara Hédouin fait un pas de plus hors des murs en allant hors des villes et s’empare avec Romain de Becdelièvre du roman de Jean Giono : Que ma joie demeure. Son exploration des formes épiques et collectives en extérieur prend alors un tour plus poétique et sensible et vient se tisser à la question du vivant. Ce nouveau chantier théâtral, nommé « Manger le soleil », prend une dimension documentaire avec Le Prélude de Pan, ou Sur les rives de la joie, spectacles-montages, toujours itinérants, où alternent des textes de Jean Giono avec des entretiens menés in situ, auprès d’agriculteurs. C’est au même moment que Clara commence à travailler avec Baptiste Morizot, d’abord comme conseiller dramaturgique, et bientôt comme auteur. En 2021, elle réalise sous l’œil complice d’Éric Didry une lecture de trois textes de Sur la piste animale, l’un des premiers livres du philosophe. En 2024, elle commence l’adaptation de Manières d’être vivant, et interroge ainsi frontalement comment nos relations au vivant peuvent s’inviter au théâtre.
Des pisteurs et pisteuses éparpillés dans la montagne s’appellent. Ils ont perdu la trace des loups qu’ils suivaient depuis plusieurs heures. Que s’est-il passé ? Tout est allé si vite, et la meute, furtive, s’est dérobée à la vue plus vite encore qu’elle n’était apparue. La bande d’humains est quant à elle épuisée, incapable de choisir le chemin à emprunter. Elle cherche, devise, enquête dans la neige. Mais voilà que le monde se renverse. Celles et ceux qui s’affairent pour retrouver la meute ne sont plus des êtres humains dans la forêt mais des facultés de l’esprit qui pistent… une idée.
Clara Hédouin s’approche toujours plus de la question qui initie sa démarche : comment le monde vivant peut-il trouver sa place dans les formes théâtrales ? Elle s’empare d’une pensée avec laquelle elle cohabite depuis des années, celle du philosophe, écrivain et pisteur Baptiste Morizot. Redéfinissant ce que vivre veut dire, Manières d’être vivant sera avant tout une aventure d’idées et de métamorphoses en cascade.