Après Amadoca, Jules Audry adapte Le Christ au Goulag

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Après Amadoca créé en octobre dernier au TNP, Jules Audry poursuit son travail autour de l’écriture ukrainienne. Dans le cadre du festival « Ukraine, un souffle de liberté » au Théâtre de la Concorde, il adapte Le Christ au Goulag de Stanislav Asseyev. Cette lecture, incarnée par Denis Lavant, devient un geste de mémoire et de fraternité, un cri d’espérance — une prière pour la liberté intérieure quand tout vacille.

Le Christ au Goulag

texte de Stanislav Asseyev, extrait de Donbass, un journaliste en camp raconte, publié aux Éditions Atlande
traduction Iryna Dmytrychyn
mise en scène et adaptation Jules Audry

avec Denis Lavant

Originaire de Makiïvka, ville minière du Donbass, Stanislav Asseyev – écrivain, journaliste et fondateur du Justice Initiative Fund – a été arrêté le 11 mai 2017 et détenu pendant plus de deux ans dans Isolatsia, une prison secrète de Donetsk. Ce lieu n’a pas de statut, n’existe sur aucun registre officiel et reste fermé à toute organisation de défense des droits humains.

De cette expérience d’enfermement naît l’ouvrage Donbass, un journaliste en camp raconte, publié aux Éditions Atlande. Jules Audry, dans son adaptation, a choisi de mettre en scène un des chapitres, intitulé Le Christ au Goulag, un texte à la fois intime et universel. Deux hommes, l’un ukrainien, l’autre russe, sont séparés par la paroi de leur cellule. À travers la parole du journaliste tout juste incarcéré, l’homme russe se révèle lentement, jusqu’à livrer un monologue halluciné adressé au Christ. Ces deux voix, portées par un seul acteur, s’entrelacent pour raconter un face-à-face entre bourreau et victime, entre foi et désespoir, entre ténèbres et lumière.

Dans ce récit nourri du réel, Asseyev témoigne de l’inhumanité du système carcéral, tout en interrogeant la persistance du divin dans un monde dévasté par la guerre. Par la puissance de sa langue et la justesse de son regard, il transforme l’expérience de l’enfermement en méditation sur la conscience, la foi et la survie de l’esprit humain.

 
→ Infos pratiques
du mercredi 10 au samedi 13 décembre à 21 h
au Théâtre de la Concorde, Paris
durée 1 h
entrée libre sur réservation