© Jacques Fayard
Oriza Hirata, auteur et metteur en scène, naît à Tokyo en 1962. À seize ans, il effectue le tour du monde à bicyclette et publie, à son retour, un livre relatant son voyage, Les Aventures d’Oriza. Pendant ses études d’art et de lettres, il écrit sa première pièce, fonde la compagnie Seinendan en 1983 et monte des spectacles à partir de ses textes. Il développe une théorie selon laquelle le théâtre doit puiser dans la vie quotidienne des Japonais pour mieux la traduire : sur scène, les personnages s’expriment dans une langue qui mêle registres écrit et oral. Il est nommé en 1989 à la tête de Toga, premier festival de théâtre qui présente chaque année le travail de diverses compagnies venues de tout le Japon. Il a écrit une trentaine de pièces, parmi lesquelles les plus connues sont Tokyo Notes, et Gens de Séoul. En France, onze de ses pièces ont été traduites et sept d’entre elles ont été publiées aux éditions Les Solitaires Intempestifs.
Olivier Maurin, très attaché au travail de compagnie, mène avec Lhoré-Dana une aventure forte d’un collectif en résidence pendant sept ans au Théâtre de la Renaissance à Oullins. Il met en scène des textes de Daniil Harms, Daniel Danis, Gregory Motton, Franz Kafka, Marieluise Fleisser… À l’issue de cette aventure, il collabore comme metteur en scène avec plusieurs lieux, dont le Centre Dramatique de Poitou-Charentes. En 2004, il entame une résidence au Théâtre de Bourg-en-Bresse et prend, également à cette période, la direction de la Maison du Théâtre de Jasseron, dans l’Ain. Ensuite, son travail se réalise essentiellement à l’occasion d’invitations ou de commandes. À la Comédie de Valence, à l’occasion du « Cartel », il monte un texte de Sylvain Levey et, dans le cadre de la « Comédie itinérante », met en scène Des couteaux dans les poules de David Harrower. Il met également en scène des textes de Pauline Sales et Daniel Keenes. En 2007, il travaille pour la première fois un texte de Oriza Hirata avec les élèves de l’ENSATT.
Avec Clémentine Allain et Mickaël Pinelli
Scénographie Émily Cauwet
Costumes Christine Brottes
Son Antoine Richard, Quentin Dumay
Technique Louis Salignat
Lumières Elsa Revol
Production Compagnie Ostinato
Coproduction Théâtre National Populaire
Spectacle accueilli en résidence de création à ramdam, Sainte-Foy-lès-Lyon, et créé au Théâtre de l’Élysée, Lyon, oct. 2013
Rares sont ces moments de suspensions théâtrales fines dans le paysage actuel, où la précision ne pèse pas et où les éléments se retrouvent pour boire un thé noir, dans une lenteur sympathique. Ce spectacle est comme un chat roulé en boule au soleil, confiant. L’anarchisme de ces personnages est ici inattendu, immanent, absorbé. »
Iris Gamme, Nouvelles Répliques
« Forme emblématique de la poésie japonaise, le haïku suggère ou illumine, violente ou apaise. Avec une économie rigoureuse du langage, il quête l’essentiel et ouvre des vides que l’imagination du lecteur doit combler. C’est ainsi que s’expriment Noe Ito, la jeune femme, et Sakae Osugi, son compagnon. Et c’est au spectateur de compléter ce qu’ils disent, et de vivre dans l’instant cette excitante situation de suivre ce qu’on lui raconte et d’inventer sa propre histoire. Mais ici rien ne flotte, rien ne se disperse. Noe et Sakae vivent sous la double menace de la société qui les persécute et d’un tremblement de terre qui s’annonce. Et pourtant leur vie ruisselle comme l’eau fraîche sur les galets polis. »
Michel Dieuaide, Les Trois Coups
« Derrière l’étrange titre En courant, dormez se cache une pièce de Oriza Hirata typiquement japonaise, autrement dit lente et dépouillée. Le plateau construit par le metteur en scène Olivier Maurin est à cette image : composé de quelques éléments dont aucun n’est superflu et en long, ou plutôt en format “paysage”, comme on le dit joliment dans le domaine de l’imprimerie. »
Nadja Pobel, Le Petit Bulletin