Dans cette adaptation pour un acteur seul en scène, Didier Galas a choisi un point de vue singulier sur Pinocchio. Il le montre à travers le prisme de sa famille, dans laquelle on est barbier de père en fils. L’action est située dans un salon de coiffure et on y voit quelqu’un qui se propose de dire la vérité. Il s’agit de Pinocchio, le pantin de bois devenu petit garçon, qui a grandi. Il raconte son histoire, une fable qui va du bois à la chair ; tandis que son corps vit une évolution à rebours, de l’humain au végétal. Tout au long de ses aventures, Pinocchio se construit grâce aux figures récurrentes du père et de la nature. Mais l’adversité est féroce et elle prend de multiples formes. Dans notre adaptation, ce sont les mains, les bras, les jambes et les pieds du protagoniste qui incarnent à tour de rôle cette adversité ; les membres s’affranchissent du corps et racontent la rébellion du bout de bois originel, jusqu’à le faire devenir une marionnette vivante. Heureusement, le papa veille…
© David Schaffer
Didier Galas se forme au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. En 1991, lorsque Christian Schiaretti est nommé à la tête de la Comédie de Reims, il rejoint sa troupe, joue dans ses créations et crée avec lui le rôle d’Ahmed dans Ahmed le subtil de Alain Badiou, au Festival d’Avignon, 1994. Les saynètes de Ahmed philosophe confirment la complicité. Après plusieurs résidences en Asie et en Amérique du sud, il monte Monnaie de Singes au Festival d’Avignon 2000, ce qui l’amène à une recherche sur le valet comique : Le petit (H)arlequin, 2001, et ses variantes chinoise et japonaise, puis des versions chorégraphique, Trickster, et musicale, aïlòviou. Il a aussi mis en scène des spectacles à partir de textes de Cervantès, Gombrowicz et, avant tout, Rabelais : Debvoir est vertu héroïque, Paroles horrifiques et dragées perlées et Parlaparole. Sa dernière création, Kotoba no Hajimari (L’Invention de la Parole), a eu lieu au Japon, 2014. Il a également collaboré récemment à la mise en scène des trente ans de la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain et en tant qu’acteur à Natural Beauty Museum, pièce de Éléonore Weber et Patricia Allio. Son association avec l’artiste visuel Jean-François Guillon donne un nouveau nom à sa compagnie, Les Hauts Parleurs.
Collaboration artistique et conception visuelle Jean-François Guillon
Création lumière Caty Olive
Composition et interprétation musicales Kevin Seddiki
Collaboration à la mise en scène Jos Houben et Emily Wilson
Régie Générale Thibaut Champagne
Construction Vincent Mauroy
Production Les Hauts Parleurs
Coproductions La Passerelle/scène nationale de Saint-Brieuc ; Théâtre National Populaire, Villeurbanne
Avec le soutien de La Nef – Manufactures d’utopies et le théâtre du Fil de l’eau – ville de Pantin
Avec l’aide à la production dramatique de la DRAC Ile de France
Remerciements à François Bon et Olivier Nerry