© Elisabeth Carecchio
Henrik Ibsen naît en 1828 dans un petit port du sud de la Norvège. Il grandit au milieu de conflits familiaux qui traverseront son œuvre en filigrane. Au moment des révolutions de 1848, il publie des poèmes dédiés aux peuples asservis et quitte le laboratoire où il exerçait comme apothicaire. Il publie Catilina, drame historique, et devient instructeur au théâtre de Bergen. En 1864, il quitte la Norvège et voyage en Italie, en Allemagne et en Autriche. C’est à Rome qu’il écrira Brand, 1866, poème épique, suivi de Peer Gynt en 1867, son contrepoint ironique. Avec le drame social Une maison de poupée, publié en 1879, Ibsen obtient un succès international, tandis que l’accueil, deux ans plus tard, des Revenants sera mitigé en raison des sujets jugés scabreux qu’aborde l’œuvre. Parmi ses pièces les plus célèbres, citons Un ennemi du peuple, Le Canard sauvage, Rosmersholm, La Dame de la mer, Hedda Gabler, John Gabriel Borkman…
Stéphane Braunschweig, après des études de philosophie, intègre l’École du Théâtre national de Chaillot dirigée par Antoine Vitez. En 1991, sa trilogie Les Hommes de neige reçoit le Prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique. Il est nommé directeur du CDN d’Orléans de 1993 à 1998 puis du Théâtre National de Strasbourg de 2000 à 2008. À ce jour, il a créé près de cinquante spectacles, mettant en scène pour le théâtre et l’opéra les plus grandes œuvres issues du répertoire européen. Il a été nommé directeur de La Colline – théâtre national en 2010 et y a notamment mis en scène Lulu de Wedekind, Je disparais, Tage unter et Rien de moi de Arne Lygre, Six personnages en quête d’auteur de Pirandello. De Ibsen, l’un de ses auteurs de prédilection, il a monté Peer Gynt, Les Revenants, Brand, Une maison de poupée et Rosmersholm. Il est auteur d’un recueil, Petites portes, grands paysages, Actes Sud. Le TNP l’a accueilli avec Les Hommes de neige, 1991, La Famille Schroffenstein de Kleist, 2004, Les Trois Sœurs de Tchekhov, 2007, Je disparais de Arne Lygre, 2012.
Collaboratrice artistique Anne-Françoise Benhamou
Collaboration à la scénographie Alexandre de Dardel
Costumes Thibault Vancraenenbroeck
Lumières Marion Hewlett
Son Xavier Jacquot
Maquillage et coiffures Karine Guillem
Assistanat à la mise en scène Pauline Ringeade
Texte français Éloi Recoing
Production La Colline, Théâtre national
Spectacle créé à la Colline, Théâtre national, janv. 2014
« Plateau pentu, espace domestique limité à l’essentiel, ouvrant sur cet ailleurs où tous se réfugient, La chute de la maison d’Hjalmar – et son mensonge vital” – démarre à I instant ou Gregers y pénètre.
A la mise en scène épurée et tranchante de Stéphane Braunschweig, qui organise le jeu de massacre d’une mise à jour de la vente dévorant sa victime sacrificielle – une femme, bien sûr, comme toujours chez Ibsen – répond le jeu, sensible et poignant, d’une troupe d’acteurs toujours juste et soudée, alors même que leurs personnages dérivent et courent tous à leur perte. »
Fabienne Arvers, Les Inrockuptibles