Création TNP

de Hermann Broch traduction Irène Bonnaud mise en scène Aurélia Guillet

Du jeudi 3 mars
au samedi 19 mars 2022
Petit théâtre • salle Jean-Bouise
Durée : 2h45 (avec entracte)

Les dates réserver

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Billetterie

Les tarifs

  • 25 € plein tarif
  • 20 € retraités, groupes à partir de 8 personnes (aux mêmes spectacles et aux mêmes dates)
  • 14 € demandeurs d’emploi, détenteurs de la carte mobilité inclusion, accompagnateur PSH, personnes non imposables
  • 12 € moins de 30 ans, étudiants
  • 12 € professionnels de la culture
  • 8 € élèves des écoles de théâtre partenaires
  • 7 € bénéficiaires de minima sociaux (CMU, RSA, AAH)
  • 7 € le samedi soir pour les étudiants de moins de 30 ans

Détail des tarifs

À propos

Injustement méconnu en France, Hermann Broch est un écrivain autrichien d’origine juive dont l’expérience humaine et littéraire doit être partagée. Auteur de grands romans dans les années 1930 avec Les Somnambules ou La Mort de Virgile, il est emprisonné par les nazis puis libéré notamment grâce à l’appui de James Joyce. Lors de son exil aux États-Unis, il se livre à sa dernière expérience littéraire avec Les Irresponsables. Il y décrit la vie de personnages durant la montée du nazisme en Allemagne, catastrophe dont ils ne sont pas directement responsables. Dans ce roman-fleuve, il est très peu question de politique puisque c’est au cœur de la vie intime, et entre autres du rapport à la sexualité, qu’Hermann Broch saisit l’état d’esprit dans lequel le nazisme a puisé sa force véritable, une force irrationnelle.

Au cœur de l’adaptation, il y a le récit de la servante Zerline magnifié par Jeanne Moreau au TNP, en 1987, dans la mise en scène de Klaus Michael Grüber. Une servante, qui travaille depuis des années dans la famille d’une baronne, se confie au nouveau locataire de la maison. Elle lui raconte sa vie, comme un dernier aveu impudique et sublime où se croisent rivalité sociale et rancœur amoureuse. À ce récit, vient faire écho une constellation de personnages saisis dans leur vie quotidienne, intime, voire secrète. L’un nourrit des rêves de réconciliation avec la Nature, l’autre une fascination érotique pour le pouvoir… À l’ombre de l’ascension de Hitler, leurs échanges d’une vérité nue et crue brassent le bien et le mal de manière déroutante.

Après son adaptation très remarquée du Train Zéro de Iouri Bouïda, la metteuse en scène Aurélia Guillet se penche à nouveau sur une matière romanesque pour cette création produite par le TNP. Par des films projetés en insert, des poèmes en voix off ou des archives visuelles et sonores, elle orchestre savamment un ébranlement de la perception. L’atmosphère ombragée, presque surnaturelle, reflète dans une certaine mesure le flux de pensée qui traverse les personnages, à la lisière du conscient. Dans le sillon d’Hermann Broch qui écrit l’Histoire du point de vue de la réalité concrète des corps, elle affronte par la scène la part obscure de la conscience humaine. Sans une once de didactisme, cette œuvre rappelle que la banalité du mal menace toujours et combien le cheminement vers une éthique de la responsabilité est à refaire continuellement.

Biographies

Aurélia Guillet

Après un DEA d’Études Théâtrales, elle entre à l’école du TNS en section mise en scène. Elle est ensuite assistante de Daniel Jeanneteau et Stéphane Braunschweig, et collaboratrice artistique de Célie Pauthe, Claude Duparfait, Antoine Gindt, Blandine Savetier, Jacques Nichet avec qui elle noue une étroite collaboration et, dernièrement, auprès de Felix Prader. Elle met en scène L’Ours et la Lune (Claudel, Théâtre aux Mains Nues, 1999), Fragment d’un Captif amoureux (Genet, Université Paris 3), La Mission (Müller, École du TNS, 2004), Paysage sous surveillance (Müller, TNS – Festival Premières, 2005), Penthésilée Paysage (Kleist/Müller, TNS, TGP, 2006), La Maison brûlée (Strindberg, TNS, 2007), Déjà là (Michniak, Comédie de Reims, Théâtre national de la Colline, Festival Neue Stücke aus Europa, Wiesbaden, 2012). Avec Jacques Nichet elle présente Pulvérisés (Badea, TNS, Théâtre de La Commune, 2014), Quelque chose de possible, d’après Minnie & Moskowitz de Cassavetes (CDN Thionville, Besançon, Reims, L’Onde, MA Scène Nationale, 2016), avec Ricardo Lopez Munoz Là, Je parle (Centre Culturel de Kourou – Théâtre de l’Encre Guyane, 2016), Le Réveil d’un Homme (d’après Dostoïevski, Festival des Caves, 2019) et Le Train Zéro (Iouri Bouïda, TGP, La Criée, 2020-21). Elle est chargée de cours pratique de théâtre à l’Université de Strasbourg, Poitiers, Amiens et Paris X. Elle a dirigé un atelier intensif à l’Université de Paris I avec le Théâtre de la Colline, où elle monte des textes de Büchner, Kane et Müller, un montage documentaire et une adaptation du film Paris de Depardon.

Distribution

avec Adeline Guillot, Marie Piemontese, Pierric Plathier

et à l’image Miglen Mirtchev, Judith Morisseau et Manel Morisseau Coulloc’h
scénographie et lumière Aurélia Guillet
collaboration à la scénographie et à la lumière Jean-Gabriel Valot
son Jérôme Castel
vidéo Jérémie Scheidler
costumes Benjamin Moreau
collaboration dramaturgique Irène Bonnaud, Alain Jugnon, Marion Stoufflet
assistanat à la mise en scène Maksym Teteruk
fabrication du décor les ateliers du TNP

production Théâtre National Populaire
coproduction Compagnie Image et ½

La presse en parle

“Les Irresponsables”, quand la pièce d’Hermann Broch se fait l’écho de la Russie de Poutine

“Les Irresponsables” : Quand la pièce d’Hermann Broch se fait l’écho de la Russie de Poutine Aurélia Gillet choisit d’embrasser l’œuvre à travers divers médias en mixant le théâtre à un travail graphique sur des documents d’archives et en ayant recours à des parties filmées en vidéo. Une manière pour elle de s’accorder aux multiples perspectives offertes par un recueil de textes où l’auteur mêle la poésie, l’essai, le conte et la narration romanesque pour étayer sa démonstration. Tel le ver dans le fruit, Zerline (magnifique Marie Piemontese) mène secrètement son monde au chaos. En se confiant, elle soulage sa conscience auprès d’Andréas (Pierric Plathier), le locataire d’une chambre de la maison bourgeoise où elle est employée. »
Les Inrockuptibles, Patrick Sourd Lire l’article

Dissection lucide des graines du totalitarisme

« Avant toute chose, ce qui frappe dans Les Irresponsables d’Hermann Broch , c’est la poésie des mots,
la beauté du texte. Sublimement et subtilement éclairée par la mise en scène tout en épure et sobriété d’Aurélia Guillet, l’écriture de l’auteur autrichien prend vie sous les yeux des spectateurs. Dense, intense, âpre autant qu’ensorcelante, elle entraîne dans les tréfonds de l’âme humaine, dans ce qu’elle peut avoir de lumineux comme de très sombre.  » L’œil d’Olivier, Olivier Frégaville-Gratian d’Amore Lire l’article

Des Irresponsables aux racines du mal

« Après son adaptation très remarquée du Train Zéro de Iouri Bouïda, la metteuse en scène Aurélia Guillet se penche à nouveau sur une matière romanesque pour cette création produite par le TNP.
Par des films projetés en insert, des poèmes en voix off ou des archives visuelles et sonores, elle orchestre savamment un ébranlement de la perception. L’atmosphère ombragée, presque surnaturelle, reflète dans une certaine mesure le flux de pensée qui traverse les personnages, à la lisière du conscient. Dans le sillon d’Hermann Broch qui écrit l’Histoire du point de vue de la réalité concrète des corps, elle affronte par la scène la part obscure de la conscience humaine. »
Sceneweb, Vincent Bouquet Lire l’article

Aurélia Guillet traverse lumineusement « Les irresponsables » de Hermann Broch

« Très finement, Aurélia Guillet choisit des lumières entre chien et loup et des espaces de jeu fuyant l’avant-scène, préférant des espèces de niches, de recoins, des voiles, tout en encourageant ses comédiens Marie Piémontese (Zerline) et Pierric Plathier (A) à user d’une parole présente comme si elle revenait du passé. Admirable. Comme ce qui va suivre après l’entracte. »
Médiapart, Jean-Pierre Thibaudat  Lire l’article

« Les Irresponsables », lucidité d’Hermann Broch

« Les images sont puissantes, les lumières, les sons, on l’a dit, le rythme oppressant, tout fait que l’on demeure très attentif, happé d’entrée de jeu ; le découpage est très convaincant. Marie Piemontese, est Zerline. Long récit, sobriété de la mise en scène, rigueur de la comédienne, tout ici, subjugue. (…) Adeline Guillot, que l’on vient de retrouver du côté de Marc Lainé, est la lumineuse et sombre pourtant Hildegarde. Belle présence, voix envoutante. Elle est face au « A » de Pierric Plathier, qui est, comme ses camarades, d’une densité certaine, parfois en voix off. Et toujours excellent, énigmatique ou d’une sourde violence, comme l’exige le « personnage ». Le Journal d’Armelle Heliot  Lire l’article

Théâtre : l’« apocalypse joyeuse » d’Hermann Broch, sur fond de montée du nazisme, au TNP de Villeurbanne

Mettre en scène ces Irresponsables est un défi. Aurélia Guillet se concentre sur la servante Zerline, Hildegarde, la fille bâtarde de la baronne, et A., un homme qui, écrit Broch, « ne se rappelait pas avoir jamais fait acte de volonté ». Les trois personnages évoluent dans le décor allusif d’un intérieur bourgeois, avec des draps blancs sur les meubles. D’autres les accompagnent, filmés sur les trois écrans où s’enlacent paysages et images d’actualités. Il y a, dans cette mise en scène, une inquiétante douceur qui retient l’attention. Le Monde, Brigitte Salino  Lire l’article

La metteuse en scène Aurélia Guillet monte des fragments de ces Irresponsables

Est palpable, dans l’atmosphère scénique et scénographique, la recherche d’intensité de jeu des acteurs, à travers Marie Piemontese, une admirable servante Zerline de grande dignité – une belle présence existentielle à soi et douée d’un regard philosophique et sociologique porté sur le monde.
Adeline Guillot incarne une Hildegarde battante, violente et subversive, provoquant l’homme à séduire, et Pierric Plathier porte en lui toute la nonchalance d’un être non investi et non désirant. Un beau spectacle délicat, ouvert à la réflexion politique, sociale et existentielle qui fait grand écho à l’actualité de nos temps de catastrophe humanitaire, marqués par les délires d’un homme « fort », qui n’a pu être arrêté – cap au pire – sur sa route de destruction et d’anéantissement.
Hottello, Véronique Hotte  Lire l’article

Rendez-vous

  • Rencontre avec Irène Bonnaud et Aurélia Guillet
    « Hermann Broch – Les Irresponsables, du roman à la scène »  à la Villa Gillet, en partenariat avec le Goethe Institut.
    mardi 8 mars à 17h
    Plus d’infos sur le site de la Villa Gillet
  • Prélude
    Une présentation du spectacle en quelques clefs de lecture (40 min).
    jeudi 10 mars à 19h
    Plus d’infos
  • Unipop
    Un temps de réflexion avec les universitaires et spécialistes de thématiques en lien avec le spectacle.
    jeudi 17 mars à 18h30
    Plus d’infos
  • Rencontre après spectacle
    À l’issue de la représentation, nous vous invitons à un bord de scène avec l’équipe artistique.
    jeudi 17 mars
    Plus d’infos
  • Théâtromôme
    Pendant que les adultes vont au spectacle, les enfants participent à un atelier (accueil à partir de 15h15).
    « Menteurs ! « , le mensonge est l’art du théâtre, mais comment être crédible ? En étant sincère !
    dimanche 13 mars à 15h30
    Plus d’infos
  • Ateliers de pratique artistique
    Atelier de jeu théâtral avec Aurélia Guillet, metteuse en scène.
    samedis 5, 12 et 19 mars 2022 de 10h à 13h
    Plus d’infos

Documentation

Vidéo

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