Il s’appelle Ahmed. A 16 ans il quitte sa Kabylie natale et s’embarque pour la France. On est en 1963. C’est le début d’une épopée qui le conduira d’Alger à Marseille, de Marseille à Paris, de Paris en Lorraine, où il croise les yeux brillants de Leïla, tout juste bachelière, fille de Mohamed, mineur de fond arrivé en Lorraine en 1947, lequel donne son accord pour les noces et fait embaucher Ahmed à la mine. Ils s’appellent Saïd et Omar, deux copains inséparables venus d’Assoul, village du Sud marocain. On en est en 1973. Ils ont à peu près 18 ou 19 ans. Un jour, une rumeur circule dans tous les villages alentour : « 44 francs par jour, logement gratuit, la France recrute ! »
Le départ du pays, la traversée, l’arrivée en France, la Lorraine, le froid, la mine, la première descente au fond, la peur, la solidarité, les fêtes, les engueulades, les accidents, le bruit, la poussière, les enfants, les femmes, les grèves…
Un tapis au sol, une table, quelques chaises, des tenues d’ouvriers suspendues, une estrade avec musiciens (essentiels !). C’est simple, « pauvre » et suffisant. L’énergie qui circule est stimulante tant ces existences de courage et de luttes, ces paroles vives sonnent vrai, juste, dans le corps et la bouche des cinq comédiens-conteurs. Leur profonde humanité et leur talent sont au service d’une des causes les plus nobles du théâtre, réveiller une mémoire engloutie.
© Eric Didym
Production Dorénavant Compagnie
Co-Production : Le Carreau – Scène Nationale de Forbach et de l’Est mosellan ; Théâtre Nanterre Amandiers, Le TIL-Théâtre Ici&Là de Mancieulles.
En savoir plus sur la compagnie : Dorénavant Cie