Manières d’être vivant

d’après l’essai de Baptiste Morizot
co-écriture Clara Hédouin et Romain de Becdelièvre
mise en scène Clara Hédouin

  • Création

Du au

salle Roger-Planchon

2 h 30 du mardi au vendredi à 19 h 30,
samedi 11 à 18 h,
samedi 18 à 18 h 30,
dimanche à 15 h 30,
relâche le lundi

Réserver

Rencontre

  • jeu 16 octobre 19h30
  • Distribution

    avec Baptiste Drouillac, Adrien Guiraud, Manon Hugny, Maxime Le Gac-Olanié, Liza Alegria Ndikita, Jenna Thiam

    avec la collaboration artistique de Éric Didry et Estelle Zhong Mengual
    assistanat à la mise en scène Jaomin Vasseur
    scénographie Arthur Guespin
    lumière Elsa Revol
    son Manuel Coursin
    costumes Clara Hubert
    régie générale André Neri
    décor et costumes les ateliers du TNP

    Le texte est publié aux éditions Actes Sud, collection « Mondes sauvages ».

    Spectacle créé au Théâtre National Populaire.

    • production Manger le soleil

    • coproduction Théâtre National Populaire ; Nest, centre dramatique national de Thionville-Grand-Est ; La Criée, Théâtre national de Marseille ; Théâtre + Cinéma, scène nationale Grand Narbonne ; Théâtre La passerelle, scène nationale de Gap et des Alpes du Sud ; L’Estive, scène nationale de Foix et de l’Ariège ; Bonlieu, scène nationale d’Annecy ; Châteauvallon-Liberté, scène nationale ; L’Usine, centre national des arts de la rue et de l’espace public ; Centre national de la danse

    • avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et le soutien du fonds d’insertion PSPBB/ESAD

    • résidence d’écriture association Sur le sentier des lauzes ; Ferme de Villefavard en Limousin, centre culturel de rencontre

    • accueil en résidence Le Channel, scène nationale de Calais ; MC93, Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis à Bobigny ; Le CENTQUATRE-PARIS

    • Manger le soleil bénéficie du soutien du ministère de la Culture (DRAC Auvergne-Rhône-Alpes) au titre de l’aide à la création de la DGCA et au titre de l’aide aux compagnies conventionnées

  • Biographies

    « Manières d’être vivant de Baptiste Morizot »

    Baptiste Morizot relate ainsi ses excursions dans le sud du Vercors, sur la trace des loups. Le hurlement du loup compose l’une des formes les plus spectaculaires de communication. L’auteur relate l’une de ces rencontres, et l’échange qui s’ensuit, puisqu’il imite, en réponse, le hurlement qu’il vient d’entendre :

    « C’est là qu’il perce la nuit. Un hurlement de loup parfait, juste à côté de nous. Nous nous immobilisons comme frappés par la foudre […] Alors je réponds. Je hurle comme j’ai appris à le faire, pour correspondre à l’attitude, à la trame, à l’enroulé particulier de leur langue. […] Un silence à nouveau, presque amoureux, l’attente d’une réponse à une attention. Et il chante. Un cri magnifique, très monotone, presque trop parfait. Alors je réponds, il faut bien rester courtois, mais comment sortir de cette mascarade ? (…) Ce loup qui me répond me prend littéralement pour un barbare, c’est-dire un de ces êtres dont il ignore encore si oui ou non ils sont capables […] de parler sa langue.

    Présentation de l’ouvrage, LesPhilosophes.fr, 2020

  • La presse en parle

    « Manières d’être vivant de Baptiste Morizot »

    Baptiste Morizot relate ainsi ses excursions dans le sud du Vercors, sur la trace des loups. Le hurlement du loup compose l’une des formes les plus spectaculaires de communication. L’auteur relate l’une de ces rencontres, et l’échange qui s’ensuit, puisqu’il imite, en réponse, le hurlement qu’il vient d’entendre :

    « C’est là qu’il perce la nuit. Un hurlement de loup parfait, juste à côté de nous. Nous nous immobilisons comme frappés par la foudre […] Alors je réponds. Je hurle comme j’ai appris à le faire, pour correspondre à l’attitude, à la trame, à l’enroulé particulier de leur langue. […] Un silence à nouveau, presque amoureux, l’attente d’une réponse à une attention. Et il chante. Un cri magnifique, très monotone, presque trop parfait. Alors je réponds, il faut bien rester courtois, mais comment sortir de cette mascarade ? (…) Ce loup qui me répond me prend littéralement pour un barbare, c’est-dire un de ces êtres dont il ignore encore si oui ou non ils sont capables […] de parler sa langue.

    Présentation de l’ouvrage, LesPhilosophes.fr, 2020

    Manières d’être vivant, Baptiste Morizot

    « Imaginez cette fable : une espèce fait sécession. Elle déclare que les dix millions d’autres espèces de la Terre, ses parentes, sont de la « nature ». À savoir : non pas des êtres mais des choses, non pas des acteurs mais le décor, des ressources à portée de main. Une espèce d’un côté, dix millions de l’autre, et pourtant une seule famille, un seul monde. Cette fiction est notre héritage. Sa violence a contribué aux bouleversements écologiques. C’est pourquoi nous avons une bataille culturelle à mener quant à l’importance à restituer au vivant. Ce livre entend y jeter ses forces. En partant pister les animaux sur le terrain, et les idées que nous nous faisons d’eux dans la forêt des savoirs. Peut-on apprendre à se sentir vivants, à s’aimer comme vivants ? Comment imaginer une politique des interdépendances, qui allie la cohabitation avec des altérités, à la lutte contre ce qui détruit le tissu du vivant ? Il s’agit de refaire connaissance : approcher les habitants de la Terre, humains compris, comme dix millions de manières d’être vivant. »

    4e de couverture, Manières d’être vivant, Baptiste Morizot, éditions Actes Sud, 2020

    « Clara Hédouin, le goût des autres »

    (…) Cette perméabilité à l’environnement, Clara Hédouin a appris à la cultiver dès son plus jeune âge, lors de ces « après-midi d’anniversaire, en bande dans la pinède » où, en compagnie de ses copines et copains du Gard dont elle est originaire et où ses parents tenaient des gîtes, elle cherchait déjà à «s’approprier des espaces » qui n’étaient pas les siens pour rejouer le film ou le livre découvert la veille au soir. « Encore aujourd’hui, cela reste l’alpha et l’oméga de ce que je veux faire, de cette envie de jouer qui se combine avec un désir d’épopée et d’aventure. »

    À l’entendre, on ne peut que penser au travail de Gwenaël Morin, dont Clara Hédouin a justement croisé la route alors qu’elle était encore étudiante. Du metteur en scène, la jeune femme a d’abord vu six pièces montées à l’époque du Théâtre permanent des Laboratoires d’Aubervilliers – Woyzeck, Hamlet, Antigone, Bérénice, Tartuffe et Lorenzaccio – et se retrouve littéralement « scotchée » par l’énergie qui se dégage de ce théâtre pour le moins endiablé. Elle intègre même sa troupe, en tant que comédienne, dans Antigone, reprise au Théâtre du Point du Jour (Lyon), puis dans Introspection, cette pièce parlée de Peter Handke donnée pendant 30 heures au Palais de Tokyo. « Ce fut une aventure extrême car Gwenaël Morin demande toujours à ses acteurs de se dépasser et de donner plus qu’ils n’ont, se souvient Clara Hédouin. Je crois que c’est là qu’est né mon goût pour les aventures de long terme, mon attirance pour les rendez-vous réguliers avec le public et mon envie de complicité avec les spectateurs vers qui on vient pour, tous ensemble, se raconter une histoire et expérimenter collectivement un rituel au contact de ces puissances invisibles qui nous fabriquent. »

    À sa sortie, en 2012, du Studio-Théâtre d’Asnières, où avec l’ensemble de sa promotion elle joue dans Looking for Shakespeare, un montage d’Hamlet, d’Othello et de Roméo et Juliette, elle propose à ses camarades, en compagnie de Jade Herbulot, de monter le Collectif 49 701 et de se lancer dans l’aventure des Trois Mousquetaires, une série théâtrale d’après le roman d’Alexandre Dumas qui, forte de son succès, se déclinera en six épisodes. « Nous sommes d’abord allés travailler dans le Sud, dans les champs, dans les bois, notamment autour d’Uzès, où j’allais voir les maires pour leur demander de jouer dans les lieux publics, raconte-t-elle. J’avais envie de me confronter à des endroits inconfortables où le théâtre ne peut plus faire autorité, où, au contact de la ville, tout se désordonne, où il n’y a plus aucune hiérarchie entre ceux qui écoutent et ceux qui racontent. »

    Cette horizontalité, Clara Hédouin la pratique aussi dans sa direction d’acteurs. « Selon moi, mettre en scène revient, avant tout, à partager un désir avec des gens différents. On le rend partageable avec le public, mais, entre-temps, il passe par plein de subjectivités différentes, dont celles des actrices et des acteurs. À mes yeux, les comédiennes et comédiens ne sont pas des pinceaux avec lesquels je peins une vision, mais des personnes avec lesquelles il y a d’abord une rencontre émotionnelle et amicale qui va nous permettre, tous ensemble, de bâtir et de transmettre une vision de l’œuvre. C’est important pour moi que les actrices et les acteurs puissent créer afin que le théâtre reste un lieu d’audaces, y compris physiques. »

    Clara Hédouin se refuse d’ailleurs, pour l’heure, à se définir comme une metteuse en scène. « Je ne fais pas des choses, mais je fais simplement en sorte que des choses arrivent. La seule chose que je suis sûre d’avoir, c’est mon désir. Mon désir de lire, de comprendre, d’être émue, de faire avec d’autres, de construire des spectacles, de jouer. Ce désir est un désir absolu qui veut tout, à la manière d’un désir têtu d’enfant. »

    Vincent Bouquet, www.sceneweb.fr, 25/12/2023

Des pisteurs et pisteuses éparpillés dans la montagne s’appellent et se retrouvent. Ils ont perdu la trace de la meute qu’ils suivaient depuis plusieurs heures et cherchent à comprendre. Que s’est-il passé ? Les loups, furtifs, se sont dérobés à la vue plus vite encore qu’ils ne sont apparus. Épuisée, égarée, la bande d’humains cherche encore, devise, analyse, et enquête dans la neige…
Dans Manières d’être vivant, Clara Hédouin invite les spectateurs à vivre une expérience de la pensée, à travers les mots de Baptiste Morizot. Ce philosophe de terrain, écrivain et universitaire, défend l’idée que l’humain est fait du tissage avec les autres formes de vie et que son existence dépend d’elles. Au fil des récits de pistage, les six interprètes réunis sur le plateau nous entraînent dans une aventure d’idées qui fait basculer l’espace, passant du paysage à la scène mentale, comme l’avers et le revers d’une même pièce. Avec eux, nous explorons le vivant hors de nous et en nous, plus vieux et plus vaste que nous.

Rendez-vous

  • Rencontre avec l’équipe artistique après le spectacle

    → jeudi 16 octobre 2025

  • Rencontre avec Baptiste Morizot et Clara Hédouin, animée par les éditions Actes Sud

    → samedi 18 octobre 2025 à 14 h

    Plus d’infos