d’après Eugène Onéguine de Alexandre Pouchkine traduction André Markowicz mise en scène Jean Bellorini réalisation sonore Sébastien Trouvé
Eugène Onéguine est un esthète, qui aime le luxe et la fête. Tatiana, jeune fille noble de la campagne, belle et sombre, tombe amoureuse de lui. Il l’éconduit avec une certaine indolence et, par désœuvrement, séduit lors d’un bal la fiancée de son meilleur ami. Ce dernier, fou de douleur, le provoque en duel. Eugène le tue, malgré lui. Le sang du jeune homme teinte la neige de rouge… Jean Bellorini fait entendre ce chef-d’œuvre de la littérature russe par le biais de casques, dans un dispositif intime et bi-frontal. Les voix enveloppent les spectateurs, formant chœurs et chuchotements, mêlées à une bande sonore composée à partir d’extraits de l’opéra éponyme de Piotr Tchaïkovski. Le roman se déploie, entrelaçant les thèmes dans une série de tableaux concis et vifs.
© Pascal Victor
En tournée
d’après À la recherche du temps perdu de Marcel Proust mise en scène Jean Bellorini
À la recherche du temps perdu est un récit-fleuve sur la mémoire et le temps portée par un style unique – une langue ciselée, savante et pourtant limpide. Jean Bellorini et Camille de La Guillonnière en conservent les passages de l’enfance du narrateur auprès de sa mère tant aimée et mettent en lumière la relation tendre avec la grand-mère. Interrogeant les mécanismes de la mémoire, les interprètes insufflent des passages empruntés à leur propre histoire. Mêlant le réel et l’invention, ils cherchent à saisir cette coïncidence d’où jaillit le souvenir comme un écho puissant du passé, cristallisé dans la matérialité d’un objet et dans l’évanescence d’un instant.
© Pascal Victor
Mère Hollunder est vieille comme le monde. Elle est la mémoire du monde. Elle se souvient de tout mais pas forcément dans le bon ordre. Et tout ce dont elle se souvient ne s’est peut-être pas réellement passé. Aucune importance, la vie n’est pas un livre de comptes. Seule compte la vérité des sentiments. Et Mère Hollunder bouillonne de sentiments. Souvent, même, le couvercle de la marmite saute. Mère Hollunder explose. De joie. De colère. Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne se laissera pas faire. Les fantômes qui viennent la visiter ne lui font pas peur. Ils ne réussiront pas à l’entraîner vers le côté obscur de la vie. Elle connaît une parade lumineuse : résister. Son mot préféré est « non ». Un « non » joyeux, malin, déraisonnable. « Non » à la bêtise, à l’injustice, à la fatalité. Elle est une empêcheuse de se lamenter en rond. Mère Hollunder est un très vieux clown. Son rôle est de dire la vérité, comme seuls les clowns savent la dire.
© Pascal Victor
En tournée
Spectacle conçu pour les parcs et jardins
Un jeune garçon de onze ans passe le mois de juillet dans un village de la province de Moscou, chez un parent éloigné qui y reçoit de nombreux invités fortunés. Fasciné par cette société, il observe inlassablement les adultes qui l’entourent – leur cruauté, leur oisiveté aussi. Il apprend les joies et les souffrances de l’amour, qui sans doute l’ouvriront à la vie… Avec une gaieté surprenante, entraîné par le souffle de l’écriture, l’acteur déambule parmi nous. Tour à tour conteur, musicien et bricoleur d’histoire, il nous livre une intimité crue et terriblement attachante : la nostalgie de ces petites tranches de vie joyeuses où l’enfant exalté touche aux mystères de l’âme.
Disponible en tournée à partir de septembre 2020
d’après Ödön von Horváth
mise en scène Jean Bellorini
Diseurs, comédiens, bidouilleurs de sons, musiciens, acteurs-poètes, ensemble ils racontent l’histoire d’Un fils de notre temps, celle d’un paumé, un paumé qui s’engage. Ödön von Horváth publie ce roman en 1938, à la suite de son célèbre Jeunesse sans Dieu, alors qu’il est en exil, fuyant le régime hitlérien. Il s’agit du monologue intérieur d’un jeune homme au chômage – emporté par son époque – qui, pour survivre, devient soldat. Nourri d’espoirs déçus et de mauvaise pitance, il pose un regard froid sur un monde qui ne tourne plus rond. C’est à la fête foraine, royaume des illusions, qu’il retrouve un peu de son humanité.
Le récit est porté par la voix, la sensibilité et l’imaginaire de quatre comédiens. Tour à tour chœur ou orchestre – violon, trompette, claviers et guitare sont présents sur la scène –, le quatuor déploie dans une commune respiration la diversité des résonances personnelles que le propos suscite et, par là, en révèle l’universalité. Loin d’uniformiser les individualités, le groupe permet aussi l’intimité de la confession, le surgissement de visions singulières. Destiné à des espaces non théâtraux, le plateau est nu. Seuls quatre ventilateurs ponctuent le cadre d’une parole dont les comédiens peignent toutes les couleurs, oscillant entre incarnation et évocation. Reste alors à laisser l’image apparaître dans l’âme de l’assistance… Attendre ce moment d’équilibre par lequel l’acteur passe – comme l’étoile filante laisse une trace dans le ciel – lorsqu’il devient poète.
Julia Brunet, directrice de production
j.brunet@tnp-villeurbanne.com
Sylvie Vaisy, administratrice de production
s.vaisy@tnp-villeurbanne.com