Saison 23-24

de Bernard-Marie Koltès
mise en scène Matthieu Cruciani

Du mercredi 3 avril
au vendredi 12 avril 2024
Grand théâtre • salle Roger-Planchon
Durée : 1 h 25

du mardi au samedi à 20 h sauf jeudi à 19 h 30, dimanche à 15 h 30, relâche le lundi

Les dates réserver

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Billetterie

Les tarifs

  • 25 € plein tarif
  • 20 € retraités, groupes à partir de 8 personnes (aux mêmes spectacles et aux mêmes dates)
  • 14 € demandeurs d’emploi, détenteurs de la carte mobilité inclusion, accompagnateur PSH, personnes non imposables
  • 12 € moins de 30 ans, étudiants
  • 12 € professionnels de la culture
  • 8 € élèves des écoles de théâtre partenaires
  • 7 € bénéficiaires de minima sociaux (CMU, RSA, AAH)
  • 7 € le samedi soir pour les étudiants de moins de 30 ans

Détail des tarifs

À propos

Une nuit de pluie, un homme s’avance. Son corps ruisselle. Il croise un autre homme au coin d’une rue. Il lui demande du feu, mais n’a pas de cigarette. Il voudrait lui payer une bière, mais n’a pas assez d’argent. Il cherche une chambre pour passer la nuit. Il est un peu ivre. Il parle et tente de retenir l’inconnu.
La Nuit juste avant les forêts est une seule et longue phrase ; un unique souffle pour dire la marginalité, la violence, l’exclusion. Dans une cavalcade de mots qu’il déroule comme un ruban, l’homme en scène se remémore des épisodes fragmentés de son existence.
Sur le plateau, une forêt de piliers de béton suffit à évoquer les lieux convoqués par le texte : un quai de métro, un hall de gare, un terrain vague ou un parking. Les accords tendus d’une sonate baroque vibrent le long des voûtes souterraines, échos de la rumeur urbaine. Comme un signal qui clignote dans les entrailles de la ville, la voix qui s’élève hypnotise. L’écriture est viscérale ; le rythme s’emballe, à toute vitesse.
Daté de 1977, ce texte de jeunesse de Bernard-Marie Koltès formule le cri des laissés-pour-compte d’hier et d’aujourd’hui et rappelle que si l’histoire est toujours la même, et qu’elle est injuste, il faut la redire, sans cesse.
Depuis 2019, Matthieu Cruciani dirige avec Émilie Capliez la Comédie de Colmar – centre dramatique national Grand Est Alsace. Son théâtre a le souci de la parole et des acteurs, à l’image de cette création magnifiquement habitée par Jean-Christophe Folly. Après Salade, tomate, oignons, présenté en 2022, l’acteur revient au TNP avec ce monologue magistral. Sa présence magnétique nous conduit aux confins d’une humanité rongée par son époque ; une humanité en mal de fraternité et en quête d’amour.

Biographies

Bernard-Marie Koltès

Né en 1948 à Metz, il est élève-pensionnaire durant la guerre d’Algérie. En 1968, il voyage aux États-Unis et au Canada, avant de s’installer à Strasbourg en 1969, où il assiste à une représentation de Médée de Sénèque, mise en scène par Jorge Lavelli, avec Maria Casarès.
Entre 1970 et 1973, il écrit et monte ses premières pièces : Les Amertumes (d’après Enfance de Gorki), La Marche (d’après Le Cantique des cantiques), Procès Ivre (d’après Crime et châtiment de Fédor Dostoïevski), ainsi que L’Héritage et Récits morts. Parallèlement, il fonde sa troupe de théâtre (le Théâtre du Quai) et devient étudiant régisseur à l’école du Théâtre national de Strasbourg que dirige Hubert Gignoux. En 1973-1974, après un voyage en URSS, il s’inscrit au parti communiste et suit les cours de l’école du PCF dont il se désengagera en 1978. En 1976, il achève un roman (publié en 1884), La Fuite à cheval très loin dans la ville, influencé par le réalisme magique des romans latino-américains.
En 1977, Bruno Boëglin crée Sallinger à Lyon, et Bernard-Marie Koltès met lui-même en scène La Nuit juste avant les forêts au festival off d’Avignon, avec Yves Ferry. En 1978-1979, il voyage en Amérique latine, puis au Nigeria et, l’année suivante, au Mali et en Côte d’Ivoire. En 1979, il rencontre Patrice Chéreau qui, à partir de 1983, créera au Théâtre Nanterre-Amandiers la plupart de ses textes. En 1981, la Comédie-Française lui commande une pièce qui deviendra Quai Ouest, et le théâtre Almeida de Londres celle qui deviendra Dans la solitude des champs de cotonLa Nuit juste avant les forêts est mise en scène par Jean-Luc Boutté avec Richard Fontana au Petit-Odéon.
En 1983, Patrice Chéreau inaugure sa première saison aux Amandiers par la création de Combat de nègre et de chiens (avec Michel Piccoli et Philippe Léotard). Quai Ouest suivra en 1986, avec Maria Casarès et Isaach de Bankolé. En 1984, Bernard-Marie Koltès écrit pour Patrice Chéreau, Nickel Stuff, scénario inspiré par John Travolta. En 1987, Patrice Chéreau crée Dans la solitude des champs de coton (avec Laurent Malet et Isaach de Bankolé). La pièce est reprise en 1987-1988 avec Laurent Malet et Patrice Chéreau, puis en 1995-1996 avec Pascal Greggory et Patrice Chéreau.
En 1988, après avoir traduit pour Luc Bondy le Conte d’hiver de William Shakespeare, Bernard-Marie Koltès écrit Le Retour au désert, pièce aussitôt créée par Chéreau au Théâtre du Rond-Point à Paris (avec Jacqueline Maillan et Michel Piccoli). En 1988, il écrit Roberto Zucco, diffusée sur France Culture (Nouveau répertoire dramatique de Lucien Attoun) et créée en 1990 par Peter Stein à la Schaubühne de Berlin. Lors de la création française par Boëglin, au TNP, en 1991, une polémique naîtra ; la pièce sera interdite à Chambéry.
En 1989, au retour d’un dernier voyage en Amérique Latine, Bernard-Marie Koltès rentre à Paris. Il meurt du sida le 15 avril, à l’âge de quarante-et-un ans. Il est enterré au cimetière Montmartre.

Matthieu Cruciani

Né en 1975 à Nancy, il est acteur et metteur en scène. Il se forme à l’École du Théâtre National de Chaillot et à l’École de la Comédie de Saint-Étienne, où il est comédien permanent de 2001 à 2003. Il intègre ensuite l’équipe du Théâtre de Nice de 2004 à 2006. De 2008 à 2010, il est en compagnonnage avec le collectif Les Lucioles, pour lequel il met en scène Plus qu’hier et moins que demain avec Pierre Maillet. En 2010, il est sélectionné pour le festival Premières au Théâtre National de Strasbourg, pour sa mise en scène de Gouttes dans l’océan de Fassbinder. Il fonde la compagnie The Party, avec Émilie Capliez, en 2011. De 2012 à 2018, il est artiste associé à la Comédie de Saint-Étienne.
Il met en scène L’Invention de Morel de Bioy Casares en 2008, Faust de Goethe en 2010, Rapport sur moi de Grégoire Bouillier et Non réconciliés de François Bégaudeau en 2012, Moby Dick de Fabrice Melquiot en 2014, Al Atlal d’après Mohamed Darwich en 2015 (Le Caire, Beyrouth, Paris, Marseille), Un beau ténébreux de Julien Gracq en 2016. Il participe au festival Théâtre en Mai du CDN de Dijon en 2014 et 2016. Il joue dans les spectacles de Pierre Maillet, Benoît Lambert, Marc Lainé, Christian Schiaretti, Jean- François Auguste, Serge Tranvouez, Alfredo Arias.
En 2017, il crée Andromaque (Un amour fou), d’après Jean Racine et Jacques Rivette, Au plus fort de l’orage, spectacle lyrique sur l’oeuvre vocale d’Igor Stravinsky pour le Festival d’Aix-en-Provence, et Nous autres d’Eugène Zamiatine avec l’école de la Comédie de Saint-Étienne. En 2017, il crée Vernon Subutex d’après Viginie Despentes, et Nous sommes plus grands que notre temps de François Bégaudeau.
Il dirige la Comédie de Colmar – CDN Grand Est Alsace, avec Émilie Capliez, depuis janvier 2019. En 2020, il y crée Piscine(s) de François Bégaudeau.

Distribution

avec Jean-Christophe Folly

assistanat à la mise en scène Maëlle Dequiedt
scénographie Nicolas Marie
lumière Kelig Le Bars
musique Carla Pallone
costumes Marie La Rocca

  • la pièce est parue aux Éditions de Minuit
  • production Comédie de Colmar – CDN Grand Est Alsace
  • coproduction Le Manège Maubeuge – scène nationale transfrontalière ; La Comédie de Reims – centre dramatique national

Vidéo

La presse en parle

« Long poème convulsif, profération musicale plein d’embardées, La Nuit juste avant les forêts explore les thèmes de la solitude, de l’exclusion, de la précarité et du racisme dans une langue urbaine et familière qui fustige la relégation des pauvres. » Marina Da Silva, L’Humanité

 

« Le comédien vit sa partition de clochard céleste aussi rongé par l’époque qu’en révolte contre un monde en repli, en mal de fraternité et d’amour […]. Sa nuit sans fin colore la nôtre. […] Nous perdons même la notion du temps, rattrapés par la courbe des lumières se faufilant parmi les ombres sur les touches musicales subtiles de Carla Pallone, moitié du duo Mansfield.TYA. Ce long tourment lancinant n’en est que plus fascinant. » Thomas Flagel, Théâtre(s)

 

« Une justesse à couper le souffle, accentuée par une mise en scène, un décor, une bande originale et un éclairage sur mesure. » Dom Poirier, Dernières Nouvelles d’Alsace

 

« C’est dans l’obscurité fauve et menaçante de la nuit koltésienne que Jean-Christophe Folly, mis en scène par Matthieu Cruciani, a incarné le verbe brut et dru, totalement exalté et sans compromis de La Nuit juste avant les forêts. » Christophe Candoni, Sceneweb.fr

Rendez-vous

  • Les jeudis du TNP
    → représentation recommandée pour le public déficient visuel, visite tactile et rencontre avec l’équipe artistique
    jeudi 4 avril
    plus d’infos
    → prélude
    jeudi 4 avril à 18 h 30
    → rencontre avec l’équipe artistique après le spectacle
    jeudi 4 avril
    plus d’infos

 

  • rencontre Le monde sur un plateau
    samedi 6 avril à la Médiathèque de Vaise
    plus d’infos

  • Théâtromôme « À la découverte des coulisses du théâtre »
    → garderie artistique le temps du spectacle
    dimanche 7 avril
    plus d’infos

Documentation

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